On nous avait promis des images d’une qualité exceptionnelle : les clichés du télescope James Webb, une collaboration scientifique internationale intégrant la NASA, l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Agence spatiale canadienne (CSA), sont décidément à la hauteur des attentes. Ce bijou de technologie est pourvu d’un miroir de 6,50 mètres de diamètre : c’est un « oeil » d’une sensibilité exceptionnelle, qui nous donne désormais à voir la planète Jupiter comme jamais auparavant.
L’instrument NIRCam du James Webb est dédié à l’infrarouge
Plus précisément, c’est la caméra dédiée au proche infrarouge du Webb qui a été mise ici à contribution. NIRCam est doté de filtres permettant d’enregistrer la lumière à ces longueurs d’ondes normalement invisibles à nos yeux, mais dont l’intensité a été convertie pour s’incarner dans l’image diffusée ce 22 août 2022. De quoi voir notamment aux deux pôles de la géante gazeuses ses aurores, ces phénomènes lumineux que l’on constaté aussi sur notre Terre où ils sont générés par les tempêtes solaires… et apparaissent cent fois moins lumineux que sur Jupiter.
Sur la géante du système solaire, les aurores les plus énergétiques naissent de la projection de matières depuis la lune Io et de leur surgissement dans l’atmosphère jovienne. En août 2021, une étude menée à partir d’enregistrements du télescope Keck à Hawaii a montré que ces aurores étaient comme un radiateur fournissant de la chaleur à toute la planète. Ces phénomènes lumineux font partie des caractéristiques les plus intrigantes de l’astre, comme sa fameuse « tache rouge » : elle apparaît blanche sur l’image en raison de la grande quantité de lumière du Soleil qu’elle renvoie.
Les anneaux et les lunes de Jupiter
L’instrument NIRCam est aussi à l’origine d’une autre image (en fait, comme la précédente, un composite de plusieurs clichés). Moins graphique – et encore.. -, elle regorge de détails sur l’environnement de Jupiter : on y voit notamment ses anneaux faiblement lumineux, un million de fois moins brillants que la planète, et deux minuscules lunes joviennes, les dénommées Amalthea et Adrastea.