L’étoile de « Herbig-Haro » immatriculée 211 fait l’objet d’une nouvelle photo du télescope spatial James Webb.
En son cœur, des jets de gaz entortillés et expulsés par l’embryon d’un astre à peine millénaire.
Lorsqu’une étoile naît dans le cosmos, elle le fait en agrégeant de la matière. Mais elle en expulse aussi. C’est l’un des enseignements apportés par l’observation des objets Herbig-Haro
qui peuplent notre galaxie. Dernière prise en date : l’astre HH 211, mis en beauté le 14 septembre 2023 par les équipes du télescope spatial James Webb (JWST).
À une distance de 1000 années-lumière dans la constellation de Persée, la scène dépeint une étoile naissante, cachée dans l’ombre au centre de l’image. De part et d’autre, les jets de molécules la quittent par les pôles à une vitesse estimée entre 80 à 100 km/s, puis s’entrechoquent avec le gaz interstellaire ambiant. Cette rencontre produit des jaillissement lumineux, ici immortalisés par les caméras infrarouges du JWST.
Tortillons cosmiques
Grâce à sa vision IR, le James Webb plonge plus profondément à l’intérieur des nébulosités. Et par l’envergure de son miroir primaire (6,5 m de diamètre), la résolution de l’image est accrue, de sorte qu’au plus proche de l’étoile, on perçoit que les jets de gaz sont entortillés. Cela suggère que l’étoile centrale pourrait être double, constituée de deux astres se tournant autour.
Découvert à la fin du XIXe siècle, ce type d’étoiles a été étudié en détail par les astronomes George Herbig et Guillermo Haro dans les années 1950.
Nombre d’entre elles ont été photographiée, comme HH 34 par le télescope spatial Hubble, ou HH 212 par le réseau d’antennes radio Alma.