Un vaisseau de la NASA a réussi à dévier un astéroïde de sa trajectoire dans un test de défense de la Terre
Cette mission inédite doit permettre à l’humanité d’apprendre à se protéger d’une éventuelle menace future. Le chef de l’agence spatiale,
Bill Nelson, a salué « un moment décisif pour la défense planétaire ».
L’agence spatiale américaine a réussi à dévier un astéroïde de sa trajectoire en projetant, à la fin de septembre, un vaisseau contre sa surface lors d’une mission-test inédite, qui doit permettre à l’humanité d’apprendre à se protéger d’une éventuelle menace future, a annoncé la NASA, mardi 11 octobre.
Le vaisseau de la mission DART (pour Double Asteroid Redirection Test, « test de redirection d’un double astéroïde ») avait délibérément percuté sa cible, l’astéroïde Dimorphos, qui est le satellite d’un astéroïde plus grand nommé .
L’appareil de la NASA est parvenu à le déplacer, en réduisant son orbite de 32 minutes, a annoncé le chef de l’agence spatiale, Bill Nelson, lors d’une conférence de presse, saluant « un moment décisif pour la défense planétaire, et un moment décisif pour l’humanité ».
Une mission inédite de « défense planétaire »
Cela aurait déjà été « considéré comme un énorme succès [si le vaisseau] avait seulement réduit l’orbite d’environ 10 minutes, mais il l’a en fait réduite de 32 minutes », a-t-il ajouté.
Avec cette mission, « la NASA a prouvé que nous étions sérieux en tant que défenseurs de la planète », a-t-il affirmé. Le vaisseau avait voyagé durant dix mois depuis son décollage, en Californie.
L’astéroïde Dimorphos, situé à quelque 11 millions de kilomètres de la Terre au moment de l’impact, a un diamètre d’environ 160 mètres. Il ne représente aucun danger pour notre planète. Si le but de la manœuvre reste relativement modeste comparé aux scénarios catastrophe de films de science-fiction comme Armageddon, cette mission inédite de « défense planétaire », nommée DART (dart signifie « fléchette », en anglais), est la première à tester une telle technique.
Elle permet à la NASA de s’entraîner pour le jour où un astéroïde menacerait de frapper la Terre.
Rapidement après la collision, de premières images – prises par des télescopes au sol et le nanosatellite embarqué pour la mission, LICIACube – avaient montré un vaste nuage de poussière autour de Dimorphos, s’étendant sur des milliers de kilomètres.
Puis les télescopes James-Webb et Hubble, les plus puissants observatoires spatiaux, ont révélé les vues détaillées de l’impact du vaisseau de la NASA, montrant entre autres le mouvement des éjectas, la matière arrachée à l’astre.
Près de 30 000 astéroïdes dans les environs de la Terre
Tout ceci doit permettre de mieux comprendre la composition de Dimorphos, représentatif d’une population d’astéroïdes assez communs, et donc de mesurer l’effet exact que cette technique, dite « à impact cinétique », peut avoir sur eux.
Des images de Dimorphos, prises peu avant l’impact, montrent que sa surface est grise et rocailleuse et qu’il a une forme d’œuf.
Près de 30 000 astéroïdes de toutes tailles ont été catalogués dans les environs de la Terre : on les appelle des géocroiseurs, c’est-à-dire que leur orbite croise celle de notre planète. Aujourd’hui, aucun de ces astéroïdes connus ne menace notre planète pour les cent prochaines années, mais tous n’ont pas encore été recensés : les scientifiques estiment n’avoir connaissance que de 40 % des astéroïdes mesurant 140 mètres et plus – ceux capables de dévaster une région entière.